Capsules vidéos portraits métiers
« Portraits Métiers » : interview de Corinne PICHELIN, coordinatrice de la SRAE Sensoriel.
Le projet « Portraits Métiers » vise à mieux faire connaitre la singularité des métiers qui accompagnent les parcours des personnes concernées par la cécité, la malvoyance, la surdité ou la malentendance.
A la veille de la diffusion des vidéos, Corinne PICHELIN, coordinatrice de la SRAE Sensoriel nous éclaire sur les objectifs et la mise en œuvre de ce projet qui s’est déployé en 2023.
Pourquoi avoir initié ce projet de Portraits métiers de la déficience visuelle et auditive ?
Les professionnels qui accompagnent le parcours des personnes avec un handicap visuel ou auditif jouent un rôle essentiel dans le parcours de ces derniers et contribuent à améliorer leur qualité de vie. Les compétences et les spécialités de ces professionnels, sont parfois extrêmement rares et pas toujours bien repérées des personnes concernées et des autres professionnels qui les accompagnent . Il nous a semblé important de mettre en avant ces métiers afin d’améliorer les parcours et faciliter les coopérations professionnelles.
Nous voulions le faire dans un format vidéo court (3 minutes) et impactant. Nous avons filmé 11 professionnels dans le cadre de leur consultation ou de leur accompagnement.
Ces différents métiers illustrent le parcours de soins et d’accompagnement. D’autres professionnels exercent aussi avec singularité leur métier auprès des personnes déficientes sensorielles …cette liste n’est pas exhaustive.
Quels étaient les principaux points importants de la mise en œuvre du projet ?
La région Pays de la Loire est riche de compétences expertes qui travaillent en réseau depuis de nombreuses années. Nous avons pu nous appuyer tout naturellement sur les membres et partenaires de la SRAE Sensoriel, qui ont généreusement donné de leur temps, mobilisé leurs équipes et leur réseau : L’institut public Public OCENS à Nantes, VYV3 pôle accompagnement et soins Pays de la Loire représenté par le Centre Charlotte Blouin, le CENTICH et l’Institut Montéclair, Le Centre Régional Basse Vision (CRBV), le CHU d’Angers, le CHU de Rennes, l’URPS Orthoptistes des Pays de la Loire, l’enseigne Ecouter Voir d’Angers, l’Association des Chiens guides d’aveugles de l’Ouest, la Société Phonème & Co.
Nous avons été attentifs à ce que ces vidéos soient accessibles et nous avons intégré dans le cahier des charges l’interprétation en langue des signes française et les sous-titrages.
Enfin, c’est grâce à l’ARS Pays de la Loire qui finance la SRAE Sensoriel et qui a soutenu ce projet, que nous avons pu faire appel à l’équipe de production 31.22 Factory qui connaissait déjà bien ce secteur et qui a pu saisir, avec grand respect de l’activité qui se déroulait dans les lieux, des moments forts d’accompagnement de patients/usagers/personnes.
Quel est l’objectif principal de ces vidéos ?
Nous voudrions qu’elles permettent aux personnes concernées par une déficience sensorielle, leurs familles et aidants, de penser qu’au-delà de perte, de la déficience, il existe des professionnels qui peuvent les accompagner dans des rééducations, des accompagnements et des apprentissages pour mobiliser d’autres sens, utiliser des aides et outils de compensation précieux, adapter leurs environnements….il n’y a pas de fatalité.
Nous aimerions aussi que ces vidéos garantissent un meilleur repérage et donc un meilleur recours aux spécialistes de la basse vision, dans les diagnostics qui doivent être réalisés au plus tôt par les médecins ophtalmologistes. En effet, le rôle des orthoptistes dans la rééducation des capacités visuelles restantes n’est pas toujours bien connu des médecins généralistes. De la même façon, on distingue peu la singularité de compétence des opticiens « Basse Vision » qui mettent en œuvre des pratiques d’accueil et de conseils spécifiques. Il est encore plus difficile d’accéder à la connaissance des compétences très rares exercées par les instructeurs de locomotion.
Nous souhaiterions aussi que l’éclairage fait sur les spécificités de la communication des personnes sourdes/malentendantes, montre qu’il y a différentes façons d’accompagner les parcours du diagnostic et des traitements réalisés par les médecins ORL, jusqu’aux adaptations qui permettent aux enfants et aux personnes âgées de participer à la vie sociale. Le rôle des orthophonistes dans les rééducations, les adaptations aux prothèses auditives et l’apprentissage de la lecture labiale sont peu connus. Les métiers qui accompagnent la communication (interprètes en français-langue des signes française et interface de communication, codeurs LfPC) demandent également un éclairage particulier.
Enfin, nous espérons que cette mise en avant des expertises et coopérations très riches, suscitent des vocations chez les étudiants, futurs professionnels pour qu’ils viennent rejoindre les rangs de ces beaux collectifs de travail.
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